PRODUITS DU TERROIR

STEPHANE GUERRINI

Loriani, petit hameau de Cambia, joli village de Castagniccia, niché au pied du San Pedrone… avec son église du XVIe siècle, sa ruine de château médiéval, son site préhistorique… C’est ici que Stéphane Guerrini a réalisé son rêve d’enfant : le retour au village pour une passion, la châtaigne ! Un rêve de gamin de Castagniccia, du temps ou chaque village possédait au moins un moulin à châtaignes et où chaque famille produisait sa farine. Plus de trente ans après, ses quelques vingt hectares de châtaigniers entretenus et élevés avec soin, font de Stéphane un des plus importants producteurs de la région de farine de châtaigne corse en Appellation d'Origine Protégée (AOP) et certifiée en agriculture biologique. Chaque année, tout commence en septembre, avec le nettoyage des arbres, la récolte manuelle des fruits, le séchage, le battage, la mouture (suivant les années, le moulin peut tourner jour et nuit) et l’emballage…. C'est ce savoir-faire typique, dans le respect des méthodes ancestrales, sans aucun traitement chimique, qui donne à la fine et subtile farine son goût si caractéristique !
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CASTAGNE DI VALLE RUSTIE

Slogan de 1968 : « Réussir sa vie ou réussir dans la vie ». Jean-Paul Vincensini a choisi. Après dix années passées à Paris au lycée Saint-Louis, Jean-Paul et son épouse Denise décident de revenir en Corse en 1971. Un retour aux premières amours : celui de la terre, de la nature, de l’élevage. Petit-fils de berger, Jean-Paul ne suit pourtant pas la tradition familiale. Il opte très rapidement pour l’exploitation des châtaigneraies insulaires. Aujourd’hui, après 40 ans d’activité dans les montagnes corses, Jean-Paul est responsable de 500 hectares de châtaigniers, réunis en baux ruraux. Depuis 2001, ses fils, Laurent, Philippe et Xavier assurent la relève. Tous trois, après sept années d’études supérieures, se sont engagés à poursuivre l’exemple paternel, en développant une large gamme de produits en agriculture biologique. « Pour nous, le Bio représente l’agriculture du futur, explique Xavier, le cadet. Aujourd’hui, nous cultivons les terres comme le faisaient nos anciens, avec la même philosophie, le même respect des traditions. Nous avons fait le choix, poursuit-il, du qualitatif. Concurrencer les chinois ne sert à rien ! En revanche, se positionner sur un produit d’excellence est bien plus valorisant. » D’autres agriculteurs ont rejoint la famille Vincensini dans l’élaboration de leurs produits – un ensemble qui compte une quarantaine de produits aux saveurs variées ! Comme une lame de fond vers l’authenticité !
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BASTIANU ET SIMON AGOSTINI

Chez les Agostini, la passion de la terre et le respect des traditions se transmettent de père en fils ! Simon, le patriarche, débute son activité de charcutier, avec son épouse Dominique, en 1978, deux ans seulement après son retour de Marseille. Ensemble, ils composent leur cheptel à Pianellu, village de la région de Costa Verde. « Au début, nous sommes partis de zéro ! raconte Dominique. Mais à l’époque, baignés dans l’atmosphère du Riacquistu (mouvement culturel de réappropriation de la langue, de la littérature, de l’Histoire corses), nos engagements dépassaient largement la pénibilité du travail ! » C’est en 2000, que Dominique et Simon élaborent le projet de chambres d’hôtes avec, pour unique philosophie, la découverte des productions insulaires. L’élevage n’est cependant pas délaissé ! Il est confié à Bastianu, le fils de la famille. Très tôt, le jeune homme manifeste un vif intérêt pour l’activité. « Je savais que mon parcours serait lié à l’élevage. J’ai suivi des formations adaptées, un apprentissage auprès de mon père, avec une seule idée en tête : devenir mon propre patron ! » Aujourd’hui, et depuis 8 ans déjà, Bastianu est à la tête de 200 bêtes – entre Piedigriggio et Pianellu, les terres de son enfance – et confectionne une charcuterie en Appellation d’Origine Protégée (AOP). « Quand on choisit ce métier, il faut oublier les vacances ! Mais si le choix était à refaire, confie l’éleveur, on ferait assurément le même! » Question de convictions !
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GAEC A SULANA

Il est des vocations qui sautent parfois une génération ! c’est le cas de Marie-Antoinette Albertini qui a suivi les traces de son grand-père, berger niulincu. « J’ai toujours baigné dans le milieu agricole, notamment avec mes tantes, chevrières à Galéria, qui m’ont transmis la fibre pastorale et avec mon père, zoo-technicien à l’INRA, qui m’a inculqué la rigueur scientifique que je conserve aujourd’hui dans l’élaboration de mes produits », confie la bergère. Pourtant, c’est d’abord dans le secourisme et l’archéologie que Marie-Antoinette fait ses premières armes. « Mais ma grande passion d’alors, c’était l’archéologie. Aujourd’hui encore, lorsque j’ai un peu de temps libre, je participe encore à quelques campagnes de fouilles », raconte-t-elle. Après ses études en sciences humaines à l’université de Corse, elle rencontre son futur mari qui désire rentrer en Corse et créer son exploitation. Marie-Antoinette décide de le suivre sur le chemin du retour. « J’ai commencé par aider un vieux berger du village qui, la retraite venue, m’a offert son troupeau. A partir de là, j’ai véritablement décidé d’en faire mon métier », explique-t-elle. Aujourd’hui, Marie-Antoinette est encore à la tête de son exploitation ou elle fabrique le fromage typique de la région, le fameux « casgiu niulincu ». Aujourd’hui, elle éprouve la satisfaction d’avoir assuré sa relève puisque son fils s’apprête à prendre sa suite et celle de son arrière-grand-père ! *du Niolu.
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JOSEPH-ANTOINE ORSATELLI

Chez la famille Orsatelli, la tradition pastorale prend tout son sens tant elle se transmet invariablement depuis des générations. C’est aux côtés de leur père et de leur mère que Joseph Orsatelli et avant lui, son frère Pierre-Jean, ont appris le métier de berger. « Apprendre » n’est d’ailleurs pas le terme approprié. Il s’agit plus justement d’une immersion totale, dès le plus jeune âge, dans l’univers du pastoralisme que d’un apprentissage proprement dit. Chez les Orsatelli, le savoir-faire est mimétique, presqu’atavique ! « Même si cela ne m’a pas empêché d’aller voir ailleurs, j’ai toujours su que je serai berger », confie sereinement Jo Orsatelli. « Ma vie est ici, avec mes bêtes et ce décor extraordinaire des montagnes cortenaises en arrière-plan », poursuit-il. Avec ses parents, puis avec son frère, il a partagé cette quête de l’excellence du produit, ce respect d’un terroir authentique mais fragile et cet amour du métier. D’ailleurs, chez les Orsatelli, on ne raccroche jamais vraiment ! Jeune retraité, son frère Pierre-Jean, prête toujours main forte à son cadet pour la fabrication du fromage. Une histoire de famille inaltérable !
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E LENZE NIULINCHE

Voilà encore une trajectoire de vie étonnante, dont l’agriculture corse semble avoir le secret, que celle de Jean-Pierre Nicolaï. C’est en effet dans l’informatique que ce jeune ingénieur a d’abord débuté sa carrière. « C’est un milieu où tout va vite, où tout est en mutation constante. Alors, à un moment donné, ma femme et moi avons ressenti le besoin de ralentir le cours des choses et de nous recentrer sur des valeurs plus essentielles à nos yeux », confie le jeune agriculteur. La mutation a donc été rapide et totale pour le couple qui a choisi de regagner le berceau familial de Lozzi pour commencer leur nouvelle vie et y installer leur exploitation maraîchère. Pas question pour autant de retomber dans une logique productiviste ! C’est désormais le cycle des saisons qui rythme leur vie. « Pour nous, le choix du bio était une évidence et correspondait à l’image que nous nous faisions de l’agriculture », poursuit-il. Aujourd’hui, la qualité des fruits et légumes cultivés par Jean-Pierre, tout autant que les confitures et condiments préparés par Marie-Claude, ont naturellement trouvé le chemin des palais gourmets de la région et celui des visiteurs de passage heureux de consommer des produits sains et savoureux dans ces montagne du Niolu.
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RUSTINUVALLERUSTIEBOZIUCACCIANIOLUGHJUVELLINATALCINI